lettre de george sand à son fils
Unelettre découverte récemment par Monsieur Jacques Bertrand, fut écrite par George Sand au professeur Etienne Geoffroy Saint-Hilaire. Elle confirme la préoccupation de cet écrivain pour toutes les choses concernant les sciences de la nature. Cette lettre, datée de 1835, a été découverte par hasard dans une vieille flore achetée chez
Lacorrespondance entre George Sand et la comédienne Marie Dorval est constituée de trente-deux lettres échangées du 26 janvier 1833 au 16 juin 1848. Elle est suscitée par l’admiration réciproque qu’inspirent à chacune le talent mais aussi l’indépendance de l’autre. Le lien qui se noue très vite entre celles que leur époque surnomme « les inséparables » apparaît si serré
Lauteure fait le récit de ce rêve dans une lettre écrite à Venise le 30 mai 1834 à l’intention d’Alfred de Musset dont elle est devenue l’amante à l’été 1833. Partie pour l’Italie en décembre 1833 avec Musset, George Sand correspond avec son fils Maurice Dudevant resté à Paris. Elle raconte ce rêve à Musset, de retour à Paris depuis mars, et lui demande des nouvelles
lettresdechopinetde 1 georgesand (1836-1839) recueilÉtabli,traduitetannotÉpar ronislasedouardsydow,denisecolfs-chainaye etsuzannechainaye introductionpar denisecolfs-chainayeetsuzannechainaye palmademallorca m
Extraitd’une des dernières lettres de George Sand, adressée à Charles-Edmond, directeur du journal Le Temps, écrite à Nohant le 22 mai 1876. Correspondance de George Sand par Georges Lubin, tome 24, lettre n° 17871. Ce correspondant lui avait écrit qu’un voisin à lui faisait construire un bâtiment devant sa demeure, interceptant
nonton love ft marriage and divorce season 2. Pauline Garcia-Viardot 1821-1910, cantatrice et compositrice, est la benjamine d’une famille de musiciens. La mort prématurée de son père, le chanteur Manuel Garcia 1775-1832 et de sa sœur aînée, la cantatrice Maria Malibran 1808-1836, disparue à 28 ans, précipite son entrée dans la carrière lyrique. Sa voix de mezzo, sa sensibilité et son intelligence ont marqué ses contemporains, notamment George Sand avec qui elle a entretenu toute sa vie une relation privilégiée. Mariée à 19 ans à l’écrivain Louis Viardot, de 20 ans son aîné, elle est une figure importante du milieu artistique et intellectuel français de la deuxième moitié du 19e siècle. Les archives de Pauline Viardot, ont été relativement bien conservées et transmises par ses descendants. Les fonds les plus importants se trouvent aujourd’hui à la Houghton Library à Harvard, à la BnF Départements des Manuscrits et de la Musique et à la Bibliothèque du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Le modeste mais intéressant gisement de documents autographes de la Bibliothèque historique, inédits pour la plupart, complète ces ensembles et semble avoir échappé aux biographes de l’artiste1. De Pauline Viardot, la BHVP conserve ainsi une trentaine de lettres, principalement adressées à George Sand et à sa famille, notamment à Maurice Sand, fils de George, et à son épouse Lina. Ces documents font partie du fonds George Sand, archives et manuscrits provenant d’Aurore Sand, fille de Maurice et Lina, et arrivés à la bibliothèque entre 1953 et 19552. Pauline Viardot et George Sand L’amitié de l’écrivaine et de la musicienne, débutée en 1839 et ponctuée par plusieurs séjours à Nohant de la famille Viardot, a duré toute leur vie. George, fascinée par le génie de son amie, s’en est inspiré pour son roman Consuelo 1843. L’échange de correspondance entre les deux femmes, du temps où les lettres étaient encore entre les mains de leurs familles, a été partiellement édité par Thérèse Marix-Spire, qui s’est volontairement concentrée sur les années 1839-18493, laissant de côté de nombreuses lettres, dont celles de la BHVP. Dans l’une d’elle, de George Sand à Pauline Sand-NA-0298, récemment acquise et datée de 1850, celle-ci demande à la cantatrice d’auditionner le chanteur Pierre Laurent 1821-1854, afin de “l’aider à s’établir à Paris” où sa femme, la comédienne Marie Laurent 1825-1904, créatrice du rôle de Madeleine Blanchet de François le Champi en 1849, “est fixée par ses engagements”4. Il faut signaler également un dossier autour de la collaboration des deux artistes pour l’adaptation en opéra-comique de La Mare au diable, projet finalement non réalisé, comportant aux côtés de manuscrits du livret, une lettre de Pauline à George évoquant son engagement au Théâtre Lyrique “de beaucoup le plus artistique de Paris” pour jouer Orphée Sand-O-0123, et 3 lettres à Gustave Vaëz, le collaborateur de Sand dans cette affaire, datant de l’été et l’automne 1859. Cet ensemble a été récemment bien étudié et partiellement édité par Véronique Bui5 Sand-O-0123, lettre de Pauline Viardot à propos de La Mare au diable Pauline appellera toujours George “ma chère Ninounne”, comme du temps de leur jeunesse, ainsi qu’en témoigne une autre lettre, du 9 mai 1871, envoyée de Londres. Chassée par les suites de la guerre franco-prussienne, la famille Viardot avait dû quitter Baden-Baden où elle s’était établie les années précédentes, perdant dans cet exil une bonne partie de ses moyens d’existence. La relative discrétion des Viardot au cours de cet exil londonien causa l’annonce erronée de la mort de la cantatrice dans un article du Temps du 28 avril 1871, annonce à la suite de laquelle Pauline Viardot reçut du continent d’innombrables lettres d’amis et de connaissances. À George Sand, qui s’est inquiétée comme les autres, elle répond avec humour “Je ne sais pas pourquoi on a voulu me faire mourir sans m’en demander la permission”, elle décrit l’incertitude de sa situation, ajoutant “Ce qu’il y a de bien certain, c’est qu’il faut que je travaille pour faire aller le pot au feu”, et rêve de reprendre la vie d’avant avec la dame de Nohant. “Si le bonheur faisait que nous puissions retourner à Paris, vous nous verriez bientôt arriver à Nohant vous donner une bonne bigeade.”, conclut Pauline qui adopte volontiers le parler berrichon Sand-G-5854. Sand-G-5854 Sand-G-5854 Maurice et Lina Sand Lettres familières Après la mort de George Sand en 1876, Pauline a continué à entretenir des relations affectueuses et quasi fraternelles avec Maurice, fils de George, qui a seulement deux ans de moins qu’elle, et après la mort de ce dernier en 1889, avec sa veuve Lina et ses deux filles Aurore et Gabrielle. La BHVP conserve une douzaine de lettres adressées au couple entre 1873 et 1894. Le ton familier témoigne de la chaleur et de l’intimité des relations, que le temps n’a pas affaiblies, et nous donne un aperçu de l’ambiance régnant dans ces deux familles d’artistes. Le 30 décembre 1879, Pauline écrit “Mes chers amis, c’est désolant de ne pas se voir”, incriminant la maladie qui l’a empêchée de sortir, ainsi que sa fille Marianne. “Dès que le tohu-bohu du 1er de l’an sera passé, je connais quelqu’un qui ira vous donner des fricassées. Préparez vos museaux !” Sand-H-0871. Les lettres réitèrent de chaleureuses invitations à des soirées, à des visites estivales à Bougival, dans la propriété des Viardot “Comment gros paresseux, vous ne pouvez pas vous arranger de façon à quitter vos oreillers avant 9hres pour prendre le train de 9hres et demie et nous arriver pour dix et ½ ? Fi des dormeurs. Si vous vous décidez à faire cet effort surhumain, prévenez moi mardi soir afin que nous prions les poules de Bougival de bien vouloir pondre quelques œufs de plus !” Sand-H-0620. Lina et Maurice ne manquent pas un événement familial qui touche la famille Viardot, naissance, mariage, décès… La naissance de la deuxième petite-fille de Pauline Viardot, Marcelle Chamerot, en 1879, n’a pas été sans mal “24 heures de souffrance et les fers ! C’a été long ! Nous sommes tous heureux et… moulus.” Sand-H-0820. En 1881, Pauline annonce les fiançailles de sa fille Marianne avec le compositeur Alphonse Duvernoy, et les commentaires dont elle accompagne cette nouvelle renvoient en filigrane au douloureux épisode de la rupture en 1877 des précédentes fiançailles de Marianne avec Gabriel Fauré. Duvernoy “est un homme charmant, bon, plein d’esprit, distingué, fort bien de sa personne […] Il lui convient, il nous convient sous tous les rapports”. Sand-H-0874. Sand-H-0874 Sand-H-0870 Enfin en 1883, elle ne manque pas de les prévenir de l’agonie de son mari Louis Viardot Sand-H-0870. 1883 est une année noire pour Pauline, qui perd également son ami de toujours, Ivan Tourgueniev. Abandonnant son appartement rue de Douai, rempli de souvenirs artistiques et amicaux, elle commence une nouvelle vie boulevard Saint-Germain, sans doute plus mélancolique. Le travail lui est un remède souverain. Ainsi écrit-elle à Lina Sand en 1894 à propos de l’acteur Sully-Lévy, un vieil ami de la famille Sand, de 7 ans son cadet “Ce loir paresseux a été obligé de déployer une activité incessante […] Je suis sûre que ce travail forcé lui fait grand bien – et lui fait oublier ses bobos – il n’a plus le temps de les sentir ni de se plaindre. À la bonne heure ! Plus on vieillit et plus il faut travailler, chacun à sa façon, c’est le seul, le vrai, l’unique moyen de ne pas sentir le poids de l’âge” Sand-H-0821. Échanges de procédés entre dessinateurs Enfin, parmi ses multiples talents, Pauline Viardot possède celui de dessinatrice. Son humour, bien perceptible dans ses lettres, s’exprime en caricatures inspirées6. Un échantillon de cette production, dont une partie se trouve au Musée de la vie romantique, est conservé dans le fonds Sand de la BHVP on y découvre, croqués par Pauline, Maurice Sand, “Mamita” la mère de Pauline dont la ressemblance avec sa fille est frappante, et enfin les “chiens de la maison”, c’est à dire les chiens de Nohant, Marquis et Dib. En écho à ces trois caricatures, figure un portrait de la cousine de Pauline Viardot, la cantatrice Antonia Sitches de Mendi, réalisé par Maurice Sand en septembre 1844 à Courtavenel. La famille Viardot venait alors d’acquérir cette propriété, au grand dam de George Sand qui craignait à raison de moins les voir à Nohant, et Maurice était venu en ambassadeur à la place de sa mère7. Un portrait de Pauline Viardot par Maurice est par ailleurs conservé au Musée de la vie romantique. Maurice Sand, Antonia Sitches de Mendi, Bibliothèque Sand 1823-1889. “Portrait de Pauline Viardot”. Huile sur bois. Paris, musée de la Vie romantique. Alfred de Musset À cet ensemble de documents témoignant des relations de Pauline avec la famille Sand, il faut ajouter quelques lettres à des destinataires variés, dont la liste figure en fin d’article. On peut signaler deux copies dactylographiées de lettres adressées à Caroline Jaubert, proche d’Alfred de Musset, par Pauline et sa mère en 1838 et 1839, aux temps où la jeune femme faisait un début triomphal à Paris sous le nom de Pauline Garcia et fascinait le poète 4-MS-FG-00223. Portraits photographiques Si les portraits de Pauline Viardot sont abondants et aisément accessibles, les deux photographies de format carte conservées à la BHVP dans un bel état de fraîcheur semblent être sans équivalent un portrait d’Étienne Carjat, dont il existe une autre version au Musée Carnavalet PH10522 la montre de profil en robe hispanisante entre 1861 et 1865 4C-EPP-2797, Le portrait très vivant réalisé par Tony Rouge entre 1867 et 1871 rend mieux justice à son modèle 4C-EPP-2796, Liste des lettres autographes conservées à la BHVP Tous les documents cités ci-dessous sont décrits dans le catalogue en ligne des bibliothèques spécialisées de la ville de Paris. Lettres de Pauline Viardot Famille Sand À George Sand 2 lettres, [1859], Sand-O-0123 et 1871, Sand-G-5854À Maurice et Lina Sand 12 lettres, [1873-1896], Sand-H-0620 à Sand-H-0622, Sand-H-0819 à Sand-H-0822, Sand-H-0870 à Sand-H-0874À Aurore Sand 1 lettre, Sand-L-0141Autre correspondants Balendard, 1 lettre, 1886, Sand-H-0619Étienne Carraby-Caussin, 1 lettre, Ms 3036, f°72Albert Carré, 1898, 1 lettre, 8-TMS-05736Arthur Dandelot, 1902, 2 lettres, 4-TMS-05726-001-003.Mme Charles Floquet, 3 lettres, Ms 3057, f° 154-157Monval, 1 lettre, Ms 3119, f. 281Gustave Vaëz, 3 lettres, Sand-O-0124 à Sand-O-0126Non identifié, 1 lettre, 1896, 8-MS-FG-00351Copies dactylographiées de lettres 4 lettres de Pauline Viardot à Caroline Jaubert, 4-MS-FG-00223 Lettres à Pauline Viardot de George Sand 1 lettre, Sand-NA-0298de Charles Maynes Young 1 lettre, 1842, Sand-M-0285 Lettres à propos de Pauline Viardot de Claudie Viardot à Aurore Sand, Sand-L-0142 Patrick Barbier, Pauline Viardot, Paris, Grasset, 2009. Gustave Dulong, Pauline Viardot, tragédienne lyrique, Paris, Association des amis d’Ivan Tourgueniev, 1987. Michèle Friang, Pauline Viardot. Au miroir de sa correspondance, Paris, Hermann, 2008. [↩]Voir les 4 inventaires du fonds en ligne Jean Dérens, “Les archives George Sand à la Bibliothèque historique de la ville de Paris”, Revue des deux mondes, septembre 2004, p. 179-190. [↩]George Sand et Pauline Viardot, Lettres inédites de George Sand et de Pauline Viardot 1839-1849, éd. par Thérèse Marix-Spire, Paris, Nouvelles éditions latines, 1959. [↩]George Sand, Nouvelles lettres retrouvées, éd. par Thierry Bodin, Paris, Gallimard, à paraître. Merci à Thierry Bodin de nous avoir communiqué la notice consacrée à cette lettre avant sa parution. [↩]Véronique Bui, “La Mare au diable ou l’impossible opéra-comique”, in Catherine Nesci et Olivier Bara dir., Écriture, performance et théâtralité dans l’oeuvre de George Sand, Grenoble, UGA éditions, 2014, p. 285-304. [↩]Henri de Curzon, “Les dessins de Madame Viardot”, Musica, février 1903, n°5, p. 68-70. [↩]Ces dessins ne sont pas décrits dans le catalogue en ligne et sont consultables sur rendez-vous. [↩]
George Sand et la lettre de voyage Agnès Kettler Texte intégral 1 George Sand, Œuvres autobiographiques, éd. G. Lubin, Pléiade, [désormais t. II, p. 471 et s ... 2 Ibid., p. 503 et suiv. 3 Correspondance, éd. George Lubin, [désormais Corr.], t. I, p. 161-167. 1George Sand fut une voyageuse précoce puisque, dès l’âge de quatre ans, elle accompagna sa mère en Espagne, où son père était aide de camp de Murat. On trouve dans ses œuvres autobiographiques des ébauches d’un Voyage en Espagne1, publié de façon posthume et des fragments, également posthumes, d’un Voyage en Auvergne2 effectué en 1827 avec son mari Casimir Dudevant, et où elle donne ses impressions sur le Mont-Dore et les curistes qu’elle rencontre. On peut mentionner aussi un séjour à Cauterets en 1825, où elle relate ses périlleuses excursions à Gavarnie et aux grottes de Lourdes dans une lettre à sa mère3. Mais les deux voyages qui marquèrent sa vie furent, en 1834, le séjour à Venise où elle arriva avec Musset et d’où elle repartit au bras du docteur Pagello ; et pendant l’hiver 1838-1839, le séjour à Majorque en compagnie de Chopin. Dans l’intervalle, elle était allée rejoindre en Suisse Liszt et Marie d’Agoult 28 août au 1er octobre 1836. Et elle reviendra en Italie en 1855 et visitera Rome avec son fils Maurice et son compagnon Manceau pour se distraire du chagrin que lui a causé le mort de Nini, sa petite-fille, qu’elle chérissait. 2George Sand est une voyageuse enthousiaste, qui raconte sans fard ses découvertes et ses désillusions. Ses deux grands voyages en Italie, puis en Espagne, sont des voyages d’apprentissage d’où elle revient plus forte après les épreuves traversées. Mais, comme le disait déjà Sénèque, on voyage toujours avec soi-même, on peut changer de ciel mais non d’âme. Et nous retrouvons dans ces lettres écrites à quelques centaines de lieues de la France, la mère de Maurice et Solange qui craint pour ses enfants les entreprises du baron Dudevant dont elle n’est pas encore officiellement séparée, la propriétaire de Nohant qui s’inquiète de la vente d’une ferme, enfin et surtout l’écrivain qui ne cesse de travailler et fait passer dans son œuvre les enchantements ou les déceptions de son voyage. 4 Corr, t. IV, p. 569. 3Pour mieux expliquer l’enthousiasme ou les désillusions de George Sand, il faut évoquer l’arrière-plan de ces voyages. Alfred de Musset quitte Venise fin mars, laissant derrière lui le couple Sand-Pagello qui fait une excursion dans les environs de Venise et revient en France au mois d’août, après un voyage buissonnier qui permet à Sand de voir d’autres paysages italiens. En 1839, après deux mois d’hiver à Majorque, Chopin, qui a subi les vexations de la population locale épouvantée par sa phtisie, revient en France, toujours aussi malade. "Le pauvre enfant serait mort de spleen à Majorque", écrit G. Sand à Charlotte Marliani, le 15 février 18394. 5 Corr. t. II, p. 527. 6 Corr. t. IV, p. 533-534. 4Venise et Majorque s’opposent du tout au tout dans l’expérience vécue par George Sand. Le 6 mars 1834, elle écrit à Hippolyte Chatiron, son demi-frère "Après avoir goûté de ce pays-là, on se croit chassé du paradis quand on retourne en France […]"5. Mais le 14 décembre 1838, dans une lettre à Charlotte Marliani, elle constate, un mois après son arrivée à Majorque "Notre voyage ici est, sous beaucoup de rapports, un fiasco épouvantable"6. Autant Sand est enthousiaste dans son éloge de Venise, autant elle devient féroce dans ses diatribes contre les habitants de Majorque. 5Malgré un carnaval "bien pâle auprès des descriptions fantastiques qu’on nous fait de l’antique Venise et de ses fêtes", Venise est idéalisée 7 A Hippolyte Chatiron, Corr. t. II, p. 527. Toute cette architecture mauresque en marbre au milieu de l’eau limpide et sous un ciel magnifique, ce peuple si gai, si insouciant, si chantant et si spirituel, ces gondoles, ces églises, ces galeries de tableaux, toutes les femmes jolies ou élégantes, la mer qui se brise à vos oreilles, des clairs de lune comme il n’y en a nulle part ; des chœurs de gondoliers qui sont quelquefois très justes ; des sérénades sous toutes les fenêtres, des cafés pleins de turcs et d’arméniens, de beaux et vastes théâtres où chantent Mme Pasta et Donzelli ; des palais magnifiques ; un théâtre de polichinelles qui enfonce à dix pieds sous terre celui de Nohant, et les farces de Gustave Malus ; des huîtres délicieuses qu’on pêche sur les marches de toutes les maisons ; du vin de Chypre à vingt sous la bouteille ; des poulets excellents à dix sous ; des fleurs en plein hiver et, au mois de février, la chaleur de notre mois de mai que veux-tu de mieux ?7 8 Ibid. 6Et elle conclut "Ce que je cherchais ici, je l’ai trouvé un beau climat, des objets d’art à profusion, une vie libre et calme, du temps pour travailler et des amis"8. On doute que le séjour italien ait été aussi calme que Sand l’affirme, au moment de la crise que traversaient ses relations avec Musset malade, jaloux, et qui avait raison de l’être puisque George, à peu près sous ses yeux, devenait la maîtresse de Pagello. Mais on pourrait dire aussi que c’est de Venise que Sand était devenue amoureuse. Elle célèbre la ville dans les trois premières Lettres d’un voyageur, publiées en 1834, où elle met en scène, avec verve, le peuple vénitien gai, insouciant et libre, malgré l’occupation autrichienne. Dans cette auto-fiction, elle-même évolue dans un cercle d’amis où des pseudonymes transparents voilent à peine Pagello et sa famille. La deuxième lettre contient une description enchantée de Venise nocturne, qui est une des plus belles pages qu’on ait écrites à la gloire de la cité des Doges 9 OA, t. II, p. 683-684. Le soleil était descendu derrière les monts Vicentins. De grandes nuées violettes traversaient le ciel au-dessus de Venise. […]Peu à peu les couleurs s’obscurcirent, les contours devinrent plus massifs, les profondeurs plus mystérieuses. Venise prit l’aspect d’une flotte immense, puis d’un bois de hauts cyprès où les canaux s’enfonçaient comme de grands chemins de sable 10 A Charlotte Marliani, 14 décembre 1838, Corr, t. II, p. 533-34. 11 A Christine Buloz, 12-14 novembre 1838, Corr, t. IV, p. 517. 7La découverte de Majorque et de ses habitants se fait en deux temps. Une euphorie passagère au moment du débarquement où Sand signale "une population excellente"10. Elle s’excuse auprès de Christine Buloz de ne pas avoir achevé Spiridion qui paraît dans la Revue des deux mondes. La rencontre avec l’Espagne, avec "Palma surtout et Mallorque, la plus délicieuse résidence du monde, voilà qui m’écartait péniblement de la philosophie et de la théologie"11. 12 A Louis-Edouard Gauttier d’Arc, [13 et 14 novembre 1838], Corr., t. IV, p. 521. 13 A Charlotte Marliani, 14 novembre [1838], Corr., t. IV, p. 522. 14 A Albert Grzymala, 3 décembre [1838], Corr., t. IV, p. 529. 8On sait que George Sand et Chopin s’installèrent pour l’hiver à la chartreuse de Valldemosa, "le séjour le plus romantique de la terre"12, mais glacial et ouvert à tous les vents. La désillusion succède presque immédiatement à l’enchantement. L’accueil des habitants de Majorque est rien moins qu’engageant. Se procurer un logis et les objets de la vie courante relève du tour de force "Si l’on veut se permettre le luxe exorbitant d’un pot de chambre, il faut écrire à Barcelone"13. L’arrivée du piano de Chopin qu’il faut arracher aux griffes de la douane est l’objet d’un âpre marchandage. Quant au personnel domestique, il se montre si peu compétent que George se plaint "Je fais de la cuisine au lieu de faire de la littérature"14. Et elle éclate dans une lettre à Buloz, le 28 décembre 1838 15 A Buloz, 28 décembre 1838, T. VI, p. 539. Je n’aurais jamais cru qu’il y eût, à deux journées de navigation de la France, une population aussi arriérée, aussi fanatique, aussi timide, pour ne rien dire de plus et d’une aussi insigne mauvaise foi. Ils auront de mes nouvelles quand je les quitterai !15 16 A Charlotte Marliani, 14 décembre 1838, Corr., t. IV, p. 530. 9Elle remarque que les Majorquins ont deux amours le piment et le commerce des cochons. Un seul navire relie Majorque au continent, encore faut-il que les conditions météorologiques soient favorables afin que les pourceaux n’aient pas le mal de mer. Le reste de la cargaison importe peu "Si un cochon meurt en route, l’équipage est en deuil et donne au diable journaux, passagers, lettres, paquets et le reste"16. 17 A Alexis Duteil, 20 janvier 1839, Corr. t. IV, p. 553. 10Quant aux Majorquins, malgré leurs costumes chamarrés, ce sont de vrais animaux eux-mêmes, puants, grossiers et poltrons et tous fils de moines et avec cela superbes, très bien costumés, jouant à la guitare et dansant le fandango »17. 18 A Charlotte Marliani, 26 février 1839, Corr. t. IV, p. 577. 11L’acrimonie de G. Sand s’explique par les multiples avanies qu’elle-même et surtout Chopin ont subies de la part des insulaires. Installée à la Chartreuse, avec Chopin et ses deux enfants, elle défraie la chronique elle ne va pas à la messe et l’œil exercé des Majorquins a reconnu chez Chopin les symptômes de la phtisie. Il est considéré comme un pestiféré et on brûle le lit où il a couché pour désinfecter les lieux. Ce fut le cas à Palma et sur le navire qui ramenait Sand et les siens vers le continent. "Ils m’ont blessée dans l’endroit le plus sensible de mon cœur ; ils ont percé à coups d’épingles un être souffrant sous mes yeux, jamais je ne le leur pardonnerai, et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel"18. 19 Cf. note 1 de la page 1034, p. 1516. 12La rancune tenace de G. Sand se retrouve effectivement dans Un hiver à Majorque, publié d’abord en 1841 sous le titre Un hiver au midi de l’Europe. L’écrivain y décrit la beauté de l’île, ses ressources naturelles, son climat aux pluies diluviennes pendant l’hiver ; mais tout un chapitre est consacré à l’épisode des cochons et à la paresse des Majorquins. Le livre provoqua une réaction fulminante des insulaires. Dans un article du journal La Palma, du 5 mai 1841, José-Maria Quadrado conclut "George Sand est le plus immoral des écrivains et Mme Dudevant, la plus obscène des femmes"19. 13Dans ces deux longs voyages, Sand a beaucoup vu et beaucoup appris. Les Lettres d’un voyageur montrent à quel point le séjour italien fut un voyage d’apprentissage dans tous les sens du terme. 20 6 avril [1834], Corr, t. II, p. 556-557. 21 Corr. t. II, p. 676. 14Après avoir quitté Musset à Mestre, G. Sand fait un voyage à pied dans les Préalpes du Trentin avec Pagello 30 mars au 5 avril. Et elle découvre non sans fierté son endurance physique "J’ai fait à pied presque huit lieues et j’ai reconnu que ce genre de fatigue m’était fort bon, physiquement et moralement", écrit-elle à Jules Boucoiran20. Et à François Rollinat, le 15 août 1834 "J’ai trois cinquante lieues dans le postérieur et une quarantaine dans les jambes, car j’ai traversé la Suisse à pied"21. Sans doute exagère-t-elle le nombre de kilomètres parcourus de manière aussi sportive, mais cette façon de voyager renoue avec les voyages à pied de Rousseau et, quand ces voyages sont alpestres, avec ceux de Senancour. Le voyage à pied encourage la rêverie, le retour sur soi, ramène l’homme à la nature, qu’elle soit accueillante ou terrifiante, lui donne une indépendance et une liberté que la société lui refuse. La première Lettre d’un voyageur, adressée à Musset à qui elle fait savoir qu’il peut la garder, la déchirer ou la publier, contient des passages qu’on pourrait croire empruntés à Obermann 22 Lettres d’un voyageur, t. II, p. 673. Je traversais ce jour-là des solitudes d’une incroyable mélancolie […] Je choisis les sentiers les plus difficiles et les moins fréquentés. En quelques endroits ils me conduisirent jusqu’à la hauteur des premières neiges ; en d’autres ils s’enfonçaient dans des défilés arides, où le pied de l’homme semblait n’avoir jamais passé. J’aime ces lieux incultes, inhabitables qui n’appartiennent à personne. […] Je fermai les yeux, au pied d’une roche, et mon esprit se mit à divaguer. En un quart d’heure je fis le tour du monde ; et quand je sortis de ce demi-sommeil fébrile, je m’imaginais que j’étais en Amérique, dans une de ces éternelles solitudes que l’homme n’a pu conquérir encore sur la nature 23 Ibid., p. 674. 15Le voyage devient alors une métaphore existentielle qui permet au voyageur de mesurer ses forces et de continuer "Je sentis ma volonté s’élancer vers une nouvelle période de ma destinée. C’est donc là où tu en es ? me disait une voix intérieure ; eh bien ! marche, avance, apprends"23. 24 Corr. t. II, 6 avril 1834, p. 554. 16Le voyage italien se solde donc par un bilan positif, malgré la rupture avec Musset. "Je me sens de la force pour vivre, pour travailler, pour souffrir", affirme Sand dans une lettre à Boucoiran24. Cette impression de liberté que lui donne le voyage s’exprime par le fantasme d’une escapade à Constantinople, sur lequel elle revient plusieurs fois 25 A. Musset, 29 avril 1834, Corr., t. III, p. 574. Pour le moment je serais bien aise de toucher une petite somme de 700 ou 800 francs pour faire ce voyage à Constantinople, ou, au moins pour me sentir le moyen de le faire, ce qui serait pour moi une pensée de liberté 26 Corr. t. II, p. 581. 27 Corr, t. II, p. 589. 28 A Musset, 24 mai 1834, Corr, t. II, p. 597. 17Elle a surmonté la crise de Venise et peut écrire à Gustave Papet, le 8 mai 1834 "Je sais enfin que cet amour de six mois n’a pas tué l’avenir d’Alfred ni le mien"26 ; et à Musset, le 12 mai "Je m’applaudis d’avoir appris à aimer les yeux ouverts"27. Ce qui ne l’empêche pas de cultiver le fantasme d’une liaison platonique à trois, où Pagello serait le père et Musset l’enfant28 ! 18Le voyage est d’abord la révélation d’une liberté autarcique qui s’accommode mal des liens affectifs, si chers qu’ils soient. A son retour d’Espagne, Sand confie à Charlotte Marliani 29 20 mai 1839, Corr, t. VI, p. 655. Je n’aime plus les voyages, ou plutôt je ne suis plus dans les conditions où je pourrais les aimer. Je ne suis plus garçon, une famille est singulièrement peu conciliable avec les déplacements 19Pourquoi voyage-t-elle en fin de compte ? Le voyage en Italie, escapade d’un couple amoureux, obéit à une tradition romantique. Mais après Majorque Sand propose aussi une autre explication 30 Un hiver à Majorque, t. II, p. 1033. Je m’adresse la même réponse négative qu’autrefois à mon retour de Majorque "C’est qu’il ne s’agit pas tant de voyager que de partir quel est celui de nous qui n’a pas quelque douleur à distraire ou quelque joug à secouer ?30 20Et la correspondance atteste qu’il n’est pas si facile de secouer le joug. La distance matérielle mise entre Sand et les préoccupations de la vie sédentaire, ne l’empêche nullement de songer à ceux qu’elle a laissés en France ses enfants en 1834, et surtout ne la détourne jamais de son métier d’écrivain. Durant son séjour à Venise, elle publie les quatre Lettres d’un voyageur et Leone Leoni, récit de l’emprise d’un séducteur sans scrupule sur une jeune fille qu’il déshonore. L’héroïne, à la fin du roman, situé à Venise, quitte l’homme qui a voulu la réhabiliter et l’épouser, pour suivre à nouveau Leoni dont elle sait qu’il la mènera à sa perte. Peu après, elle achève Jacques, portrait d’un mari qui se sacrifie pour laisser la place à l’amant de sa femme. Il donne à son suicide l’allure d’un accident survenu dans les Alpes du Tyrol, décor que Sand décrit d’après sa propre expérience dans les Préalpes du Trentin. Elle annonce à Buloz la fin de son travail, sur le mode humoristique, le 4 juillet 1834 31 4 juillet 1834, Corr, t. II, p. 653. Adieu, mon ami, je viens de finir Jacques et le soleil se lève. Je vais aller me promener sur les lagunes, et chanter une hymne à Buloz le grand, à Buloz le généreux, à Buloz le magnifique, toutes les écrevisses répondront 32 A Hippolyte Chatiron, 6 mars 1834, Corr., t. II, p. 528. 21La puissance de travail de Sand est prodigieuse elle travaille en moyenne sept ou huit heures par jour et affirme qu’elle est allée jusqu’à treize heures d’affilée32. Cet effort ne se dément pas à Majorque où elle donne des cours à ses enfants 33 A Mme Marliani, 14 décembre 1838, Corr, t. IV, p. 536. Je suis plongée avec Maurice dans Thucidide [sic] et compagnie, avec Solange régime indirect et accord du participe […] Ma nuit se passe comme toujours à 22A Majorque elle achève Spiridion qu’on peut considérer comme un exposé de ses croyances religieuses, inspirées en partie par Charles Leroux, et qui se déroule dans un cloître où l’on peut retrouver le décor de la chartreuse de Valldemosa. Dans la Revue des deux mondes, elle publie son poème dramatique Les Sept Cordes de la Lyre, inspiré aussi bien de Goethe que de Ballanche. Hélène, la folle au cœur pur, peut seule jouer de la lyre enchantée et délivre ainsi l’esprit de son aïeul Adelsfreit qui y était enfermé. 34 17 mars 1839, Corr, t. IV, p. 607. 23Ces œuvres ne sont pas du goût de Buloz qui hésite à les publier. Et Sand se moque de sa pusillanimité "Laissez gémir Buloz qui pleure à chaudes larmes quand je fais ce qu’il appelle du mysticisme, et poussez à l’insertion", écrit-elle à Charlotte Marliani34. 35 A Jules Boucoiran, 6 avril 1834, Corr, t. II, p. 558. 24G. Sand, sans doute à cause du voyage, prend ses distances avec son œuvre qui ne serait, s’il faut l’en croire, qu’un travail alimentaire. A propos de ses démêlés avec Buloz, elle affirme "J’ai au moins ici le bonheur d’être tout à fait étrangère à la littérature et de la traiter absolument comme un gagne-pain"35. Car l’écrivain est aussi une mère de famille qui, en 1834, a laissé derrière elle son fils Maurice âgé de onze ans, pensionnaire au collège Henri IV et sa fille Solange, "la grosse mignonne", de cinq ans plus jeune, à Nohant. Sand tremble toujours de voir Casimir, dont elle n’est pas encore officiellement séparée, réclamer et obtenir la garde de ses deux enfants. Cela explique sans doute le ton courtois de ses lettres à son mari à qui, après des observations sur l’éducation de ses enfants, elle réserve des réflexions sérieuses sur l’histoire contemporaine, faites durant son voyage à pied autour de Venise, en compagnie de Pagello dont, bien entendu, elle ne souffle mot 36 A Casimir Dudevant, 6 avril 1834, Corr., t. II, p. 568. J’ai passé en effet sur plus d’un champ de bataille. J’ai vu Vicence, Bassano, Feltre, toutes ces conquêtes qui sont devenues des noms de famille. Les maisons de Bassano sont encore toutes criblées de nos balles et de nos boulets. C’est très glorieux pour nous, mais fort triste pour ces pauvres campagnes qui sont si belles et que nous avons 37 "Ne vois pas mon fils si cela te fait mal", p. 590. 25Mais plus que des séquelles de la campagne d’Italie, on trouve G. Sand préoccupée des conditions de vie de ses enfants. Qui fera sortir Maurice de son collège, le dimanche ? Qui le demandera au parloir pour lui apporter quelques sucres d’orge ? Elle essaie même de réquisitionner Musset qui lui répond qu’il est incapable de voir Maurice car le jeune garçon a les mêmes yeux noirs que sa mère37. Sand mène des pourparlers délicats avec sa mère, Mme Dupin, qui accepte de recevoir Maurice chez elle. Il s’agit de ne froisser personne, ni sa mère ni son ancien précepteur Boucoiran qui promènera le jeune garçon. Et Sand veut à tout prix être rentrée à Paris pour le 16 août, jour de la distribution des prix 38 A. Buloz, 26 juin 1834, Corr, t. II, p. 641. Mon fils est un des fameux de sa classe. Jugez quel chagrin pour lui et pour moi, si je n’assistais pas à ses petites 26Elle souffre d’être séparée de ses enfants – les billets de Maurice sont aussi rares que laconiques. Et elle lui écrit, le 8 mai 1834 39 Corr, t. II, p. 577-578. J’ai fait bien des rêves où je croyais tenir mes deux enfants dans mes bras, et je me suis bien des fois éveillée en pleurant de me trouver seule et si loin d’ 40 A. Alexis Duteil, [20 janvier 1839], Corr., t. IV, p. 554 ; à Hippolyte Chatiron, 22 janvier [1839 ... 27Si loin de Nohant, elle est obligée de traiter d’affaires importantes pour le domaine la vente de la ferme de la Côte-Noire, dont elle parle à plusieurs reprises40. Enfin George Sand éprouve la nostalgie de Nohant même à Venise où, à un moment donné, elle avait rêvé de s’installer. Elle donne ses instructions à Jules Boucoiran, le 27 juin 1834 41 Corr., t. II, p. 649. Auriez-vous la bonté de faire blanchir mes rideaux et de les faire poser dans toutes mes chambres pour le moment de mon retour, afin que je trouve une chambre sombre, un lit frais, des appartements propres, plaisir immense de la civilisation française dont je n’ai pas joui depuis 28George Sand tire de ses voyages une leçon de sagesse qu’elle énonce en introduction à son Hiver à Majorque 42 Un Voyage à Majorque, t. II, p. 1033. Mes plus beaux, mes plus doux voyages, je les ai faits au coin de mon feu, les pieds dans la cendre chaude et les coudes appuyés sur les bras râpés du fauteuil de ma 43 Sur le cycle vénitien de G. Sand, voir Marielle Caors, George Sand. De voyages en romans, éd. Roye ... 29Ce serait pourtant une philosophie un peu courte si nous n’avions pas les preuves positives d’une George Sand qui sait goûter l’enchantement vénitien ou l’harmonie d’un paysage italien ou espagnol. Venise surtout lui a laissé un souvenir ineffaçable dont témoigne la présence quasi obsessionnelle de la cité des Doges dans les œuvres à venir. J’ai parlé de Leone Leoni mais il faut citer aussi la nouvelle Mattéa 1835, fantaisie vénitienne sur les amours d’une ingénue, la nouvelle de L’Orco 1838, qui doit son titre au génie protecteur de Venise. Les Maîtres mosaïstes 1837 racontent la rivalité de deux familles qui se disputent l’honneur d’orner la basilique Saint-Marc de ses mosaïques et dans La Dernière Aldini 1838 un chanteur vénitien devenu célèbre renonce à l’amour d’une jeune fille quand il apprend qu’elle est la fille de la femme qu’il avait autrefois aimée. Même quand la période vénitienne semble close, on retrouve Venise dans les premières pages de Consuelo 1842, où la jeune fille étudie le chant à l’église des Mendicanti43. 44 Cité par Marielle Caors, Ouvr. cité, p. 46. 30Il y a donc tout un cycle vénitien qui prouve que George Sand, comme elle le dit dans une lettre de juillet 1837 à Luigi Calamatta, ne peut s’arracher à sa chère Venise44. Le voyage a le pouvoir, même à long terme, de libérer chez la romancière de nouvelles forces créatrices où l’inspiration naît de la symbiose de l’imaginaire avec l’expérience vécue. Notes 1 George Sand, Œuvres autobiographiques, éd. G. Lubin, Pléiade, [désormais t. II, p. 471 et suiv. 2 Ibid., p. 503 et suiv. 3 Correspondance, éd. George Lubin, [désormais Corr.], t. I, p. 161-167. 4 Corr, t. IV, p. 569. 5 Corr. t. II, p. 527. 6 Corr. t. IV, p. 533-534. 7 A Hippolyte Chatiron, Corr. t. II, p. 527. 8 Ibid. 9 OA, t. II, p. 683-684. 10 A Charlotte Marliani, 14 décembre 1838, Corr, t. II, p. 533-34. 11 A Christine Buloz, 12-14 novembre 1838, Corr, t. IV, p. 517. 12 A Louis-Edouard Gauttier d’Arc, [13 et 14 novembre 1838], Corr., t. IV, p. 521. 13 A Charlotte Marliani, 14 novembre [1838], Corr., t. IV, p. 522. 14 A Albert Grzymala, 3 décembre [1838], Corr., t. IV, p. 529. 15 A Buloz, 28 décembre 1838, T. VI, p. 539. 16 A Charlotte Marliani, 14 décembre 1838, Corr., t. IV, p. 530. 17 A Alexis Duteil, 20 janvier 1839, Corr. t. IV, p. 553. 18 A Charlotte Marliani, 26 février 1839, Corr. t. IV, p. 577. 19 Cf. note 1 de la page 1034, p. 1516. 20 6 avril [1834], Corr, t. II, p. 556-557. 21 Corr. t. II, p. 676. 22 Lettres d’un voyageur, t. II, p. 673. 23 Ibid., p. 674. 24 Corr. t. II, 6 avril 1834, p. 554. 25 A. Musset, 29 avril 1834, Corr., t. III, p. 574. 26 Corr. t. II, p. 581. 27 Corr, t. II, p. 589. 28 A Musset, 24 mai 1834, Corr, t. II, p. 597. 29 20 mai 1839, Corr, t. VI, p. 655. 30 Un hiver à Majorque, t. II, p. 1033. 31 4 juillet 1834, Corr, t. II, p. 653. 32 A Hippolyte Chatiron, 6 mars 1834, Corr., t. II, p. 528. 33 A Mme Marliani, 14 décembre 1838, Corr, t. IV, p. 536. 34 17 mars 1839, Corr, t. IV, p. 607. 35 A Jules Boucoiran, 6 avril 1834, Corr, t. II, p. 558. 36 A Casimir Dudevant, 6 avril 1834, Corr., t. II, p. 568. 37 "Ne vois pas mon fils si cela te fait mal", p. 590. 38 A. Buloz, 26 juin 1834, Corr, t. II, p. 641. 39 Corr, t. II, p. 577-578. 40 A. Alexis Duteil, [20 janvier 1839], Corr., t. IV, p. 554 ; à Hippolyte Chatiron, 22 janvier [1839], Corr., t. IV, p. 556-557 ; au même, [Marseille mi-mars 1839], t. IV, p. 602-603. 41 Corr., t. II, p. 649. 42 Un Voyage à Majorque, t. II, p. 1033. 43 Sur le cycle vénitien de G. Sand, voir Marielle Caors, George Sand. De voyages en romans, éd. Royer, 1993, p. 42 à 48. 44 Cité par Marielle Caors, Ouvr. cité, p. 46. Auteur
Lettres retrouvées rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inédites de George Sand, de 1825 c'est une jeune femme de vingt et un ans qui écrit... Lire la suite 21,30 € Neuf Actuellement indisponible Lettres retrouvées rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inédites de George Sand, de 1825 c'est une jeune femme de vingt et un ans qui écrit à sa mère jusqu'en 1876, quelques mois avant sa mort. A côté d'inconnus, d'éditeurs ou directeurs de revues, d'écrivains, de comédiens et directeurs de théâtre, d'amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres, comme Liszt, Marie Dorval, Heine, Ledru-Rollin, Delacroix, Custine, Lamartine, Eugène Sue, les Dumas père et fils, Louis Blanc, Tourgueniev, Marie d'Agoult, etc., mais aussi sa mère, sa fille Solange, son compagnon Manceau, ou son amie la cantatrice Pauline Viardot, à qui elle explique longuement sa rupture avec Chopin. C'est un portrait attachant de George Sand qui se dessine à travers ces lettres de toute une vie, depuis la jeune femme en butte aux rumeurs des bourgeois de La Châtre et la romancière débutante, jusqu'à l'écrivain illustre qui, à la fin de sa vie, prépare l'édition de ses œuvres complètes. On l'aura vue entre-temps gérer la maison et la terre de Nohant, planter son jardin, meubler ses divers domiciles, surveiller ses affaires, se passionner pour le théâtre, pour l'éducation du peuple. De nouveaux éléments sont donnés sur sa rupture avec Casimir Dudevant, son mari, sur ses liaisons avec Sandeau, Mérimée, Musset, Chopin dont on lira une lettre inédite au retour de Majorque, sur ses relations difficiles avec sa fille, mais aussi son attachement à sa famille et à ses chères petites-filles. Ces Lettres retrouvées sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut à la connaissance de la personnalité riche et complexe de George Sand. Date de parution 28/05/2004 Editeur Collection ISBN 2-07-077103-2 EAN 9782070771035 Présentation Broché Nb. de pages 494 pages Poids Kg Dimensions 14,0 cm × 22,5 cm × 3,1 cm Ces quatre cent cinquante-huit lettres inédites sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut à la connaissance de la personnalité riche et complexe de George Sand.
➕ S'abonner ➕ Souscrire ✔ Abonné ✔ Souscrire Partager Manage episode 315638299 series 3244739 Par Yannick Debain, découvert par Player FM et notre communauté - Le copyright est détenu par l'éditeur, non par Player F, et l'audio est diffusé directement depuis ses serveurs. Appuyiez sur le bouton S'Abonner pour suivre les mises à jour sur Player FM, ou collez l'URL du flux dans d'autre applications de podcasts. George SandNée le 1er juillet 1804ParisDécès 8 juin 1876 à 71 ansChâteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824ParisDécès 27 novembre 1895 à 71 ansMarly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximité de l’auteur de La dame aux camélias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte à l’écrivaine ses lettres à Chopin, qu’elle souhaite faire disparaître. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, échanger avis sur les œuvres et réflexions sur l’actualité. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plèbe après celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas père et de son épouse Ida notamment enrichissent leurs propos. Témoignage d’une époque, cette correspondance se révèle aussi le récit d’une amitié exceptionnelle, par-delà les de George Sand ne cesse d’être réévaluée. Cette correspondance inédite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de découvrir les débats qui ont enflammé la France des années 1851-1876, racontés par deux des plus grandes figures littéraires de l’époque. 395 episodes
Résultat SAND George 1804-1876 Lot n° 692 Lot n° 692 Estimation 1500 - 2000 EUR SAND George 1804-1876 Lettre autographe adressée à son fils Maurice [La Châtre 17 mai 1836], 4 pages grand in-4 à l'encre. Déchirure centrale et léger manque de papier et de texteBelle lettre de mise en garde de GeorgeSand à son fils Maurice, curieusement en contradiction avec les aventures romantiques et passionnées de l' autographe indiquant George Sand à son fils Maurice. Brouillon autographe».George Sand à cette époque avait déjà connu plusieurs amants avec qui elle vivait à chaque fois une passion sensuelle et elle se devait de dicter une conduite modèle à son fils pensionnaire. Elle répond à son courrier adressé le 15 mai 1836 et dans lequel il se plaint des railleries de ses camarades envers sa mère parce que tu es une femme qui écrit ... ils te nomment, je ne pourrai pas te dire le mot parce qu'il est trop vilain, P... je te le dis malgré moi».Mon cher enfant, le collège est une prison, et les pions des tyrans. Mais tu vois que l'humanité est si corrompue, si grossière qu'il faut la mener avec le fouet et les vois que tes camarades ont déjà perdu l'innocence de leur âge, et que sans un joug sévère, ils se livreraient à des vices honteux ... il ne faut pas t'en étonner, mais t'en affliger».La vie est une guerre. Souviens-toi que je t'ai élevé dans des idées de chasteté ... souviens- toi de la confiance sans bornes que j'ai toujours eue en toi ... je t'ai confié ta soeur dès le jour de sa naissance. Je te l'ai donnée pour filleule, afin de te faire comprendre que tu dois exercer sur elle, une espèce de paternité, tu dois être son soutien, son conseil, son défenseur». Elle mentionne son ex-mari, le baron Dudevant ton père veut que tu sois élevé au collège ... il a raison. Tout ce que tu souffres est nécessaire pour que tu sois un homme, pour que tu apprennes à discerner le bien d'avec le mal, la vraie joie d'avec la peine. Il faut que tu t'habitues à voir combien les hommes sont égarés, et qu Mes ordres d'achat Informations sur la vente Conditions de vente Retourner au catalogue
lettre de george sand à son fils